Qui êtes-vous ?

Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

lundi 27 décembre 2021

EPREUVE DE JUIN

INFORMATION POUR L'EPREUVE DE RATTRAPAGE DU MERCREDI 8 JUIN


1 Durée = 1h (et non 1h30)

2 Suppression de la partie 1 liée aux QCM pour donner le temps nécessaire à la mini-dissertation

3 Malgré tout les éléments de précisions (dates, faits, personnes...) sont attendus dans l'argumentation du développement

4 Voici le BAREME  de l'épreuve de juin :

Introduction____      /4

Plan _____                /4

Argumentation____/6

Conclusion__         _/2

Forme___                /4  dont          soin     /2

                                                                    orthographe_  /2

AVEC MALUS (si ratures) :

BONUS si copié très soignée, aérée et sans fautes.

 



 Bonjour à tous, voici une proposition de corrigé du sujet.

Sont mis en valeur l'idée qui structure chaque paragraphe (soulignés), les différents arguments internes à chaque partie (rouge) et les références à des auteurs (vert).

Sujet : les modèles de développement en Asie depuis le XIXème siècle : un succès ?

        


Continent de grande taille et très peuplé, l’Asie possède de nombreuses civilisations qui, au XIXème siècle, râtent le tournant de la révolution industrielle, à l’exception du Japon qui se modernise sous l’impulsion de l’empereur Mutsu-Hito (1868-1912). Celui-ci met en place une stratégie pour favoriser une croissance sur le long terme qui leur a permis de devenir une grande puissances économique copiée par d’autres Etats comme la Chine.  Il s’agit de décrire et d’analyser la réussite de ce modèle de développement en trois temps : les fondements de ce modèle (I), les principaux aspects (II) et enfin ces limites (III).

 

         Les atouts du modèle économique asiatique sont essentiellement de deux ordres. Il s’agit d’abord de l’Etat. Souvent ancien comme au Japon ou en Chine, disposent d’administrations de qualité disposant de stratégie cohérente. C’est le cas de Mutsu-Hito qui copie l’Occident au XIXème siècle ou du parti communiste chinois qui, sous Deng Xiaoping (après la mort de Mao en 1976) adopte le système capitaliste. Un des exemples les plus connu de la qualité de l’Etat asiatique est le MITI (Ministry of Industry and International Trade) qui anticipe dans les années 1950 l’essor de l’électronique. Le second atout de l’Asie est sa main d’œuvre. Contrairement à d’autres régions comme le Moyen-Orient, la faiblesse en matières premières implique de rechercher une compétitivité-prix grâce à une main d’œuvre sérieuse (origine rurale) et peu chère (travaux du géographie français JR CHAPONNIERE dans son livre ‘du riz à la puce »).

         Grâce à ces deux atouts, les Etats d’Asie font le choix d’un modèle de développement extraverti. Il consiste à fonder des zones franches (surtout portuaires comme à Singapour) afin d’attirer investissements et technologie des firmes transnationales. Cela génère la création de nombreux emplois et une croissance forte (près de 10%/an pour le Japon de  1945 à 1990, puis pour la Chine de 1990 à 2010). Plusieurs générations des pays industriels se développement ainsi en Asie : Japon dès la fin du XIXème siècle, les « Quatre dragons » (Corée du Sud, Hong-Kong, Singapour et Taïwan) dans les années 1970-1980, Chine depuis 30 ans et des pays comme le Vietnam ou le Bengladesh aujourd’hui. Désormais, l’Asie, en particulier la Chine, est devenue « l’atelier du monde » comme l’a été le Royaume-Uni au XIXème siècle.

         Ce succès réel comporte des limites assez nombreuses qui sont d’abord sociales. La compétitivité est obtenue par des salaires très bas et des conditions de travail très difficiles à l’image du Rana Plaza qui s’effondre au Bangladesh en 2013, faisant plus de 1000 morts. Au niveau économique, ce succès est limité à l’industrie et implique une dépendance croissante vis-à-vis de produits importés (énergie en particulier). Au niveau environnemental, il s’agit aussi d’un modèle énergivore qui s’appuie sur des énergies peu renouvelables et très polluants (espérance de vie plus faibles dans les grandes villes industrielles chinoises et indiennes). Enfin, contrairement aux idées de l’Américain Francis FUKUYAMA au niveau politique, cet essor industriel n’a pas partout abouti à une démocratisation, voire renforce les modèles autoritaires à l’image du durcissement du régime chinois.

 

         Au fonds, le modèle asiatique est une copie du modèle capitaliste occidental qui a permis à des centaines de millions d’Asiatiques de sortir de la pauvreté : c’est que l’on nomme l’émergence. Cela a des effets géopolitiques majeurs en raison de la contestation du leadership occidental par la Chine depuis quelques années, en particulier l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping (2012).