Seance 4 : LE
XIXème siècle – partie 2 : LE TEMPS DU « MIRACLE EUROPEEN »
Tableau de synthèse
Plan détaillé du cours
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Dossier
documentaire n°5
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Pour aller
plus loin
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Documents
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Mots/auteurs clés
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Doc
1 : schéma de l’Occident
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Occidentalisation/
européanisation
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-manuel
Studyrama,
Chapitre 1,
parties 2 et 3, pages 41 à 80
, en particulier page 79 sur opposition libéralisme/
protectionnisme et page 38 sur le libéralisme et page
39 sur les socialismes
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I/
« Le
miracle européen »
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A-1913, apogée de la puissance européenne
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« miracle
européen » Daniel Cohen
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B- Pourquoi le monde non-européen ne s’
industrialise pas au XIXème siècle ?
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Kenneth
Pomeranz
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C – L’exception japonaise
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Biographie : Mutsu-Hito,l’empereur
qui modernise le Japon
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K.Ohmae,
concept de Triade
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II/
Une
Europe créative
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A – Le libéralisme justifie la
mondialisation économique européenne
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Texte 3:
le libéralisme selon JS Mill
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B – Les socialismes la condamnent
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Textes 4 :
le socialisme selon Marx, Berstein et Proudhon
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C – Le débat libre-échange/protectionnisme
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Texte 5 :
les « avantages comparatifs » selon Ricardo
Texte 6 :
le « protectionnisme éducateur » selon F.List
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Ricardo
et les « avantages comparatifs »
List et
le « protectionnisme éducateur »
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Quelles puissances en 1913 ?
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Doc 7 :
Schéma des puissances mondiales selon
Marc Nouschi
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Document 1 : l'Occident selon Christian Grataloup
Source : Histoire de l'occident, HS du Monde-La vie, 2014
Document 2 : biographie de Mutsu-Hito
Mutsuhito (1852 - 1912)
L'« ère des Lumières »
Mutsuhito, fils de l'empereur Koméi, monte sur le trône à 14 ans, le 30 janvier 1867. Il est, selon la chronologie officielle, le 122e empereur du Japon (Tenno en japonais).
Le jeune souverain, à l'écoute du clan réformiste, adopte le nom de règne de Meiji Tenno (Meiji veut dire lumière en japonais). Ce nom est significatif de sa volonté de moderniser l’empire du Japon et de l’ouvrir sur le monde.
Ne se satisfaisant pas du rôle purement symbolique et religieux dévolu au souverain, l’empereur Meiji Tenno congédie le maire du palais (le shogun) le 9 novembre 1867 et décide de gouverner désormais en personne, avec le concours des grands seigneurs (daimyos) réformistes qui piaffent d'impatience dans l'ombre du shogun Tokugama, le maître tout-puissant du gouvernement.
En moins d'une génération, il va hisser son pays parmi les grandes puissances de la planète, toutes les autres appartenant à la sphère occidentale.
Le Japon féodal en crise
Depuis 1616, soit plus de deux siècles, l'Empire du soleil levant était gouverné par une famille, les Tokugawa. Ils exercaient la fonction de shogun (ou maire du palais) tandis que l'empereur héréditaire gardait une fonction symbolique à caractère religieux.
Les Tokugawa maintenaient le pays dans un total isolement diplomatique et lui conservaient ses structures féodales. Mais l'irruption d'une escadre américaine en 1853 fait chavirer les esprits et suscite de violents conflits dans l'entourage du shogun, entre conservateurs et réformistes.
Ces derniers sont nombreux parmi les grands seigneurs ou daimyo qui craignent, non sans raison, que le Japon ne soit, comme la Chine, soumis à des traités humiliants et livré à l'avidité des marchands occidentaux.
C'est ainsi que le 9 novembre 1867, suite à des émeutes et sous la pression des daimyo qui entourent le souverain, le dernier shogun, Tokugawa Yoshinobu, remet ses pouvoirs au jeune empereur.
L'« ère des Lumières »
Mutsuhito s'attribue officiellement tous les pouvoirs. Dans son ombre gouvernent de fait les daimyo réformistes.
L'empereur déplace sa résidence officielle de Kyoto (qui signifie en sino-japonais : « ville capitale ») à Yedo (ou Edo), qui est déjà depuis 1603 la capitale administrative du pays et l'une des principales villes du monde avec plus d'un million d'habitants. La nouvelle capitale du Japon prend le nom de Tokyo (« capitale de l'Est »).
L'empereur réinvente par ailleurs une « tradition nationale japonaise » fondée sur le culte d'État, le shintoïsme, pour maintenir ses sujets dans l’obéissance...
Source : Herodote.net
Document 3 : le
libéralisme selon John Stuart Mill
Documents 4 : le
socialisme selon Proudhon, Marx et Berstein
Documents 5 :
libre-échange (Ricardo) versus protectionisme (List)
Libre-échange (éco)
Doctrine
et pratique économique qui vise à la diminution des barrières commerciales
tarifaires et non tarifaires entre les Etats. L’économiste britannique David
Ricardo (1772-1823) analyse dans ses travaux les avantages offerts par
l’échange international. Sa théorie des coûts comparatifs démontre que chaque
pays a intérêt à se spécialiser dans des productions où il était le plus compétitif.
Avec l’abolition en 1846 des « corn laws », l’Angleterre devient la
pays leader du libre-échange. Après 1945, l’essor des échanges est supérieur à
celui du Pib ce qui semble montrer qu’il est facteur de croissance et donc
d’emplois. Par contre, cela est surtout vrai pour l’industrie dont le taux
d’ouverture progresse et moins pour l’agriculture et les services. En Europe
occidentale, le libre-échange est conçu comme moyen de promouvoir la paix et le
développement au nom de l’idée que le protectionnisme est facteur de guerre.
COMPLEMENT : synthèse des socialismes et chronologie
« Avantages
comparatifs » (éco) selon Ricardo
David
Ricardo démontre, dans Des principes de l’économie politique et de l’impôt
(1817), que le libre-échange est favorable à la croissance des participants au
commerce international. Ricardo reprend le un modèle développé par Smith avec
deux pays (Angleterre et Portugal) et deux biens différents (vin et drap).
On
observe que le Portugal est plus productif que l’Angleterre dans les deux
branches : drap et vin. Selon Ricardo le pays qui possède les deux avantages
absolus doit se spécialiser dans la branche où son avantage est le plus
important ; le pays qui possède les deux désavantages absolus doit se
spécialiser dans la production où son désavantage est le plus faible. Pour
déterminer les avantages comparatifs, il procède à des calculs d’écarts de
productivité où il aboutit à l’idée que le Portugal doit se spécialiser dans le
vin et l’Angleterre dans le drap. Chaque pays doit abandonner la production de
l’autre bien. Les travailleurs du drap au Portugal vont désormais produire du
vin. Les travailleurs du vin en Angleterre produisent maintenant du drap.
Avant
la spécialisation (premier tableau), la production globale était de quatre
unités (2 unités de drap et 2 unités de vin). Après la spécialisation (second tableau),
elle est de 4,325 (2,2 unités de drap fabriquées en Angleterre et 2,125 unités
de vin fabriquées au Portugal). Le libre-échange fait donc augmenter le
bien-être collectif puisque la production réalisée et consommée est désormais
plus élevée. Le libre-échange produit le même effet que le progrès technique :
il permet une meilleure utilisation des ressources productives. La production
totale est supérieure après la spécialisation.
« Protectionnisme
éducateur » selon F.List (éco)
Avec
Du système national d’économie politique (1841),
Friedrich List introduit la notion de « protectionnisme éducateur ». Il
réfléchit aux meilleurs moyens de donner de l’autonomie économique à un pays
qui se lance dans l’industrie (comme c’est alors le cas de l’Allemagne). La
vision du protectionnisme de List intègre le parcours de développement d’une
nation : lorsque l’agriculture constitue le cœur de l’économie, les produits
industriels sont importés ; lorsque le secteur industriel se développe, il ne
peut répondre totalement à la demande nationale, si bien que les importations
de produits industriels persistent ; l’industrie devient ensuite en mesure de
satisfaire la demande nationale, mais les entreprises industrielles – encore
dans l’enfance – ne sont pas encore en mesure d’entrer dans la compétition
mondiale ; enfin, lorsque les industries sont matures, elles parviennent à
produire suffisamment pour répondre à la demande intérieure et pour exporter.
Selon List, il faut donc attendre la dernière étape pour qu’une économie
s’ouvre totalement au commerce international avec profit : tant que ses
industries sont « dans l’enfance », elles sont trop faibles – en raison de
ses coûts de production trop élevés – pour affronter la concurrence
internationale. Il faut aussi essayer de limiter les importations car elles
limitent les progrès de l’industrie nationale. Une politique protectionniste
– du type droits de douane – est donc nécessaire pour que les
industries nationales gagnent en « maturité » et se trouvent en mesure de
concurrencer les industries étrangères (déjà présentes sur le marché).
Concrètement, List est un défenseur de l’union douanière, ce qui suppose la
mise en place d’un tarif extérieur commun (comme dans le cadre du Zollverein, l’union
douanière allemande établie à partir de 1834). Le protectionnisme de List est
un « protectionnisme éducateur » et temporaire : lorsque les « industries
naissantes » sont « éduquées » – leur volume de production est assez élevé
pour compenser les coûts fixes de départ –, elles se confrontent à la
concurrence internationale. Les pays qui sortaient de la décolonisation se sont
longtemps appuyés sur la théorie du « protectionnisme éducateur » pour obtenir
des mesures protectionnistes auprès du GATT (article 18) dans un cadre
général de libre-échange. Signalons que ce protectionnisme défensif – appliqué
à un secteur économique particulier – est désormais interdit dans le cadre de
l’Union européenne, mais pas aux États-Unis.
Document 7 :
schéma des puissances en 1913 selon l’historien français Marc Nouschi
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