Seance 4 : LE
XIXème siècle : INDUSTRIALISATION, INTERNATIONALISATION ET IMPERIALISME
Tableau de synthèse
Plan détaillé du cours
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Dossier
documentaire n°4
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Pour aller
plus loin
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Documents
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Auteur clé/notion
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Introduction
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-manuel Studyrama,
Chapitre 1
Pages 21 à 80,
Synthèse du cours
page 76
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I/
L’industrialisation
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A- Les signes de l’essor industriel
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Doc
1 : Les étapes de la croissance
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Rostow/ »take-off »
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B- Quels facteurs explicatifs ?
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C – La naissance d’un duopole
transatlantique
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Doc
2 : schéma du couple transatlantique selon Christian Grataloup
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Christian
Grataloup
mégalopoles
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II/
L’internationalisation :
« notre première mondialisation » Suzanne Berger
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A- Un essor fulgurant des flux
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Doc
3 : la première mondialisation selon Cohen
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Mondialisation/
Division
internationale du travail
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B- Un contexte très favorable
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Doc 4 :
schéma des stratégies des firmes multinationales
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Laurent
Carroué
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C – L’impérialisme, frein ou
accélérateur de puissance ?
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Doc
5 : cartes des empires coloniaux
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Conclusion
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Géoéconomie du monde en 1913
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Doc 6 :
les premières puissances en 2013 (statistiques)
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Document 1 : les étapes de la croissance économique
Les étapes de la
croissance économique
Titre d’un ouvrage de W. W.
Rostow publié en 1960 (1963 pour la traduction française) proposant une analyse
historique du développement économique selon laquelle toute société évolue
selon le même modèle en cinq étapes :
1. « La
société traditionnelle » – Société pré-industrielle où le secteur primaire
demeure très majoritaire dans la production des richesses et dans l’emploi.
Faibles gains de productivité. Conditions d’existence difficiles.
2. « Les conditions préalables
au démarrage » – Ensemble des transformations
économiques et sociales qui permettent des progrès dans
l’industrialisation : révolution agricole, progrès techniques, apparition
d’une classe d’entrepreneurs…
3. « Le
décollage » ou « take-off » – « La société finit
par renverser les obstacles et les barrages qui s’opposaient à sa croissance ».
La croissance s’auto-entretient car le taux d’investissement est fort.
4. « Le
progrès vers la maturité » – L’industrie prend une part croissante dans le
revenu national et dans l’emploi. Généralisation du salariat et urbanisation
rapide.
5. « L’ère de
la consommation de masse » – La consommation principalement entraîne désormais
la croissance économique. Consommation de masse et production de masse
permettent des économies d’échelle et des gains de productivité réguliers.
Cette vision évolutionniste
de l’histoire de l’humanité doit être situé dans le contexte de sa rédaction,
la guerre-froide et le sous-développement du Tiers monde:
- Le sous-développement est
un simple retard de développement et un problème technique que les politiques
économiques doivent pouvoir résoudre : le développement du Tiers monde est
possible.
- Le marxisme est dans
l’erreur, les sociétés vont vers toujours plus de développement et les
travailleurs profitent de la hausse des salaires et de l’Etat-providence. Le
communisme entrave cette évolution. Le sous-titre de l’ouvrage
est d’ailleurs : « un manifeste anti-communiste ».
Source : Bertrand Affilé
et Franck Rimbert L’évolution économique du monde depuis 1880, Armand
Colin et Marc Montoussé (sous la direction de), 100 fiches de lecture.
Economie, sociologie, histoire et géographie économiques : les livres qui
ont marqué le XXème siècle,
Bréal.
Document 2 : le couple transatlantique
selon Christian Grataloup
Source :
C.Grataloup, Géohistoire de la mondialisation, A.Colin, 2007.
Document 3 : la première mondialisation
selon l’économiste français Daniel Cohen
La première mondialisation du XIXe
siècle d’après l’économiste Daniel Cohen
Rappel : la
question d’une première mondialisation a déjà été abordée, dans un chapitre sur
l’internationalisation avant 1914, notamment à propos du livre de Suzanne
Berger, Notre
première mondialisation. Leçons d’un échec oublié, Seuil, « La Républiques des Idées », 2003.
Le parallélisme entre la
mondialisation du XIXe siècle et la nôtre est particulièrement
frappant. Première analogie : la ressemblance des grandes puissances. La
Grande-Bretagne domine hier le monde d’une manière qui anticipe parfaitement la
manière américaine aujourd’hui. Puissances mercantiles toutes eux, elles
cherchent d’abord à promouvoir partout où elles s’imposent le libre-échange
commercial. La Grande-Bretagne n’est pas une puissance coloniale uniquement
intéressée à exporter sa puissance politique à l’étranger. C’est comme
puissance cherchant d’abord à faire fructifier ses intérêts économiques qu’elle
pense son pouvoir. Cela ne l’empêche évidemment pas de chercher à contrôler
l’équilibre des puissances, mais en Chine ou en Inde, son premier geste est de
favoriser les industriels anglais, de leur ouvrir des marchés.
Une
deuxième analogie, plus profonde, entre la mondialisation d’hier et celle
d’aujourd’hui, est qu’elles sont toutes deux portées par une révolution des
techniques de transport et de communication. On a parfois tendance à penser que
la révolution d’Internet, qui permet en un clic de relier, sinon les hommes, du
moins leurs ordinateurs, est la marque distinctive du monde contemporain. La
véritable rupture en ce domaine est pourtant bien davantage à chercher au XIXe
siècle.
A
la fin du XVIIIe siècle, on marche encore souvent à pied pour aller
d’un bourg à un autre. Il faut plusieurs jours pour qu’une lettre
parvienne à un destinataire habitant à
300 km de la capitale. Avec l’invention du télégraphe, avec les câbles
terrestres et sous-marins, une information mettra moins de 24 heures pour
relier Londres et Bombay.
A
cette capacité révolutionnaire d’échanger des informations, s’ajoute le
développement de moyens de transport terrestre ou maritime que sont le chemin
de fer puis le bateau à vapeur, qui permettent aux marchandises et aux
personnes d’accompagner ces flux d’informations. Avec le bateau frigorifique,
dans le dernier quart du XIXe siècle, on peut importer en Europe du
bœuf argentin congelé ou du beurre néo-zélandais.
La
marque de cette facilité inédite de faire circuler marchandises et informations
se retrouve dans les écarts de cours des
matières premières en différentes places. Au milieu du XIXe siècle,
les écarts entre les prix du blé affiché à Chicago, Londres ou Bombay sont
encore considérables, pouvant atteindre des différences de 50 %. En 1913, à la
veille de la Première Guerre mondiale qui vient clore cette première
mondialisation, les écarts de cours n’excèdent plus 10 ou 15 %, ce qui signifie
à la fois que l’on connaît en temps réel les cours cotés ailleurs, et que l’on
peut envoyer les marchandises là où elles sont chères à partir de là où elles
sont bon marché.
Pour prolonger la comparaison, il
serait possible d’ajouter que la mondialisation actuelle reste en retard sur
celle du XIXe siècle dans au moins deux dimensions
essentielles : la globalisation financière et les migrations
internationales. En 1913, la City de Londres exporte 50 % de l’épargne anglaise
outre-mer. Dans le cas français, c’est un quart de l’épargne nationale qui
s’investit à l’étranger. Ce sont des chiffres considérables qu’on est très loin
d’atteindre aujourd’hui. Les historiens qui se sont penchés sur les raisons du
lent déclin britannique tout au long du XIXe siècle imputent en
partie celui-ci au biais de la City, qui lui fait préférer un investissement
outre-mer à un investissement domestique, privant ainsi l’économie anglaise de
la dynamique positive du réinvestissement des profits de l’accumulation passée.
Aucun pays émergent ne peut compter aujourd’hui sur des flux de financement
comparable à ceux dont ont bénéficié alors l’Argentine, le Canada ou
l’Australie.
Une autre dimension témoigne de
l’avance de la mondialisation d’hier sur celle d’aujourd’hui : les
migrations internationales. On vit aujourd’hui dans un monde où la mobilité des
personnes semble exceptionnelle. En 1913 pourtant, 10 % de la population
mondiale est constituée d’immigrés, au sens statistique simple de personnes qui
résident dans un pays qui n’est pas celui où ils sont nés. Le chiffre
correspondant n’est aujourd’hui que de 3 % de la population mondiale. Ce
chiffre est évidemment imposant en masse mais, relativement à la population
terrestre, il reste trois fois inférieur à celui du siècle précédent.
Un autre paramètre illustre l’écart
qui subsiste entre la mondialisation d’hier et celle d’aujourd’hui : le
respect des contrats ou de la propriété privée. A s’en tenir au Commonwealth,
il est possible de dire que l’intégration juridique hier était, elle aussi, en
avance sur la situation actuelle. Un contrat signé à Bombay avait la même
valeur juridique qu’un contrat signé à Londres. Dans la mesure où nombre
d’économistes tiennent que les ratés de la mondialisation aujourd’hui sont dus
en partie aux risques juridiques encourus par les firmes multinationales à l’étranger, on note une nouvelle fois une
intégration plus poussée au XIXe siècle.
De tous ces points de vue, qu’il
s’agisse de la globalisation financière, du respect des contrats, des
mouvements de population ou des ruptures introduites par les moyens de
communication, tout montre que la mondialisation du XIXe siècle n’a
rien à envier à celle d’aujourd’hui. Elle offre le laboratoire d’une
mondialisation quasiment à l’état pur, offrant à l’historien mais surtout aux
hommes politiques le moyen de juger de ses effets spontanés. Or le résultat est
sans ambiguïté possible. Elle s’est avérée tout simplement incapable de
diffuser la prospérité des plus riches vers les plus pauvres. C’est en effet à
un formidable accroissement des inégalités mondiales que l’on assiste au cours
du XIXe siècle.
Source : Daniel Cohen, Trois leçons sur la société
post-industrielle, Seuil, « La République des Idées », 2006, p.
42-45.
Document 4 : les stratégies des firmes
lors de l’internationalisation
Document 5 : carte des empires coloniaux
complément : carte issue du manuel avec en plus les lieux de tensions et stratégiques
Document 6 : les premières puissances en
1913 (série de statistiques)
Les 7
premières puissances mondiales selon le PIB, l’ouverture économique et les
plus grandes métropoles mondiales
Pays
|
PIB en 1870 en Mds de dollars
|
PIB en 1913 en Mds de dollars
|
Croissance du PIB/hab 1890-1913
|
Exportations en 1913 en Mds de dollars
|
Taux d’ouverture en 1913 en %
|
|||
Etats-Unis
|
98
|
518
|
+1.9
|
19
|
3,6
|
|||
Chine
|
187
|
300
|
nc
|
4
|
1,3
|
|||
R-Uni
|
96
|
214
|
+1.0
|
39
|
18,3
|
|||
Inde
|
118
|
167
|
nc
|
9
|
5,6
|
|||
Allemagne
|
44
|
145
|
+1.7
|
38
|
26
|
|||
France
|
71
|
143
|
+1.1
|
11
|
7,8
|
|||
Japon
|
25
|
69
|
+1.1
|
2
|
2,3
|
|||
Les 16 principales métropoles mondiales en 1900 en millions d’habitants
|
||||||||
Londres
|
6,4
|
Philadelphie
|
1,4
|
|||||
New-York
|
4,2
|
Manchester
|
1,2
|
|||||
Paris
|
3,3
|
Birmingham
|
1,2
|
|||||
Berlin
|
2,4
|
Moscou
|
1
|
|||||
Chicago
|
1,7
|
Pékin
|
1,1
|
|||||
Vienne
|
1,6
|
Calcutta
|
1
|
|||||
Tokyo
|
1,4
|
Glasgow
|
1
|
|||||
St-Petersbourg
|
1,4
|
Liverpool
|
1
|
|||||
Source : Angus Maddison, L’économie mondiale. Une
perspective millénaire. OCDE, 2001.
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