INFORMATION POUR L'EPREUVE DE RATTRAPAGE DU MERCREDI 8 JUIN
1 Durée = 1h (et non 1h30)
2 Suppression de la partie 1 liée aux QCM pour donner le temps nécessaire à la mini-dissertation
3 Malgré tout les éléments de précisions (dates, faits, personnes...) sont attendus dans l'argumentation du développement
4 Voici le BAREME de l'épreuve de juin :
Introduction____ /4
Plan _____ /4
Argumentation____/6
Conclusion__ _/2
Forme___ /4 dont soin /2
orthographe_ /2
AVEC MALUS (si ratures) :
BONUS si copié très soignée, aérée et sans fautes.
Bonjour à tous, voici une proposition de corrigé du sujet.
Sont mis en valeur l'idée qui structure chaque paragraphe (soulignés), les différents arguments internes à chaque partie (rouge) et les références à des auteurs (vert).
Sujet : les modèles de
développement en Asie depuis le XIXème siècle : un succès ?
Continent
de grande taille et très peuplé, l’Asie possède de nombreuses civilisations
qui, au XIXème siècle, râtent le tournant de la révolution industrielle, à l’exception
du Japon qui se modernise sous l’impulsion de l’empereur Mutsu-Hito (1868-1912).
Celui-ci met en place une stratégie pour favoriser une croissance sur le
long terme qui leur a permis de devenir une grande puissances économique
copiée par d’autres Etats comme la Chine. Il s’agit de décrire et d’analyser la
réussite de ce modèle de développement en trois temps : les fondements
de ce modèle (I), les principaux aspects (II) et enfin ces limites (III).
Les
atouts du modèle économique asiatique sont essentiellement de deux ordres.
Il s’agit d’abord de l’Etat. Souvent
ancien comme au Japon ou en Chine, disposent d’administrations de qualité disposant
de stratégie cohérente. C’est le cas de Mutsu-Hito qui copie l’Occident au
XIXème siècle ou du parti communiste chinois qui, sous Deng Xiaoping (après la
mort de Mao en 1976) adopte le système capitaliste. Un des exemples les plus
connu de la qualité de l’Etat asiatique est le MITI (Ministry of Industry and International
Trade) qui anticipe dans les années 1950 l’essor de l’électronique. Le second
atout de l’Asie est sa main d’œuvre.
Contrairement à d’autres régions comme le Moyen-Orient, la faiblesse en
matières premières implique de rechercher une compétitivité-prix grâce à une
main d’œuvre sérieuse (origine rurale) et peu chère (travaux du géographie
français JR CHAPONNIERE dans son livre ‘du riz à la
puce »).
Grâce
à ces deux atouts, les Etats d’Asie font le choix d’un modèle de
développement extraverti. Il consiste à fonder des zones franches (surtout
portuaires comme à Singapour) afin d’attirer investissements
et technologie des firmes transnationales. Cela génère la création de nombreux emplois
et une croissance forte (près de 10%/an pour
le Japon de 1945 à 1990, puis pour la
Chine de 1990 à 2010). Plusieurs générations des pays industriels se
développement ainsi en Asie : Japon dès la fin du XIXème siècle, les « Quatre
dragons » (Corée du Sud, Hong-Kong, Singapour et Taïwan) dans les années
1970-1980, Chine depuis 30 ans et des pays comme le Vietnam ou le Bengladesh
aujourd’hui. Désormais, l’Asie, en particulier la Chine, est devenue « l’atelier
du monde » comme l’a été le Royaume-Uni au XIXème siècle.
Ce
succès réel comporte des limites assez nombreuses qui sont d’abord sociales. La compétitivité est obtenue par des
salaires très bas et des conditions de travail très difficiles à l’image du Rana Plaza qui s’effondre au Bangladesh en 2013, faisant
plus de 1000 morts. Au niveau économique,
ce succès est limité à l’industrie et implique une dépendance croissante
vis-à-vis de produits importés (énergie en particulier). Au niveau environnemental, il s’agit aussi d’un modèle énergivore
qui s’appuie sur des énergies peu renouvelables et très polluants (espérance de
vie plus faibles dans les grandes villes industrielles chinoises et indiennes).
Enfin, contrairement aux idées de l’Américain Francis
FUKUYAMA au niveau politique, cet essor industriel n’a pas partout abouti à une démocratisation,
voire renforce les modèles autoritaires à l’image du durcissement du régime
chinois.
Au
fonds, le modèle asiatique est une copie du modèle capitaliste occidental qui a
permis à des centaines de millions d’Asiatiques de sortir de la pauvreté :
c’est que l’on nomme l’émergence. Cela a des effets géopolitiques majeurs en
raison de la contestation du leadership occidental par la Chine depuis quelques
années, en particulier l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping (2012).