Ce blog est voué aux futurs étudiants de 1ère année de la TSE qui vont prendre à la rentrée scolaire 2018 l'option "histoire des faits économiques" au cours du 1er semestre de septembre à novembre 2018.
Il présente le programme détaillé, l'examen final de décembre 2018 et la bibliographie avec l'achat recommandé d'un ouvrage que j'ai rédigé en grande partie et qui, malgré le fait de s'adresser à des prépas, correspond bien au programme de cette option économique tout en y ajoutant le contexte politique et géopolitique (ce qui est plutôt positif pour votre culture générale).
Cet ouvrage est disponible sur le site de Studyrama ou bien sur les sites comme la Fnac en cherchant à partir du nom du directeur de la collection qui est Eric Keslassy (attention : bien vérifier qu'il s'agit du manuel de 1ère année avec comme auteurs Anne Calvet, Serge Boyer, Hubert Strouk et Vincent Doumerc). Voir sa couverture à droite du blog.
Blog de Serge Boyer voué aux étudiants de TSE de l'option "Histoire des faits économiques" Semestre 1 L1 2022
Qui êtes-vous ?
- Serge BOYER
- Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com
mercredi 28 février 2018
lundi 12 février 2018
Séance 2 : vision hist de la mondialisation
Séance 2- Vision historique de la mondialisation
Document 1 : Daniel Cohen explique la première mondialisation
Document 2 : les dates clés de la "mondialisation refusée" (expression du géo fr Jacques Lévy)
Tableau de synthèse
Plan détaillé
du cours
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Dossier
documentaire n°2
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Pour aller
plus loin
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Documents
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Auteur clé
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Introduction
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Qu’est-ce
que la mondialisation ?
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-manuel
Studyrama,
Pages 490-491 +
tableau page 501
-C.Grataloup,
Géohistoire de la mondialisat°, A.Colin, 2007
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I/
Questions
clés pour cerner la mondialisation
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A - Un phénomène médiatisé en France au
début des années 1990 : pourquoi ?
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Laurent
CARROUE
Géographe
français
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B – Un phénomène vu différemment selon
les disciplines : une ou des définitions ?
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C – Un phénomène où les firmes
américaines jouent un rôle clé : est-ce une américanisation ?
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D – A quel moment commence la
mondialisation ?
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Christian
GRATALOUP
Géohistorien
français
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II/
4 grandes
étapes
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A- Les débuts de la mondialisation XVè-XVIIIè : un
processus minoritaire lié au commerce colonial
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Voir
documents de la séance 1
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B-« Notre première
mondialisation » (S.Berger) XIXè – 1917 :
l’internationalisation
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Doc 1 : texte de Daniel Cohen
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C-« Une mondialisation
refusée » (J.Lévy) 1917-années 1970
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Doc 2 : les dates clés de la
mondialisat° refusée
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D-Transnationalisation et globalisation
depuis les années 1980
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Doc 3 : les logos de la firme
Total
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Conclusion
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Bilan
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Doc 4 : tableau page 501
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La première mondialisation du XIXe siècle d’après
l’économiste Daniel Cohen
Rappel : la question d’une première
mondialisation a déjà été abordée, dans un chapitre sur l’internationalisation
avant 1914, notamment à propos du livre de Suzanne Berger, Notre première mondialisation. Leçons d’un échec
oublié, Seuil, « La Républiques des
Idées », 2003.
Le parallélisme entre la mondialisation du XIXe
siècle et la nôtre est particulièrement frappant. Première analogie : la
ressemblance des grandes puissances. La Grande-Bretagne domine hier le monde
d’une manière qui anticipe parfaitement la manière américaine aujourd’hui.
Puissances mercantiles toutes eux, elles cherchent d’abord à promouvoir partout
où elles s’imposent le libre-échange commercial. La Grande-Bretagne n’est pas
une puissance coloniale uniquement intéressée à exporter sa puissance politique
à l’étranger. C’est comme puissance cherchant d’abord à faire fructifier ses
intérêts économiques qu’elle pense son pouvoir. Cela ne l’empêche évidemment
pas de chercher à contrôler l’équilibre des puissances, mais en Chine ou en
Inde, son premier geste est de favoriser les industriels anglais, de leur
ouvrir des marchés.
Une deuxième
analogie, plus profonde, entre la mondialisation d’hier et celle d’aujourd’hui,
est qu’elles sont toutes deux portées par une révolution des techniques de
transport et de communication. On a parfois tendance à penser que la révolution
d’Internet, qui permet en un clic de relier, sinon les hommes, du moins leurs
ordinateurs, est la marque distinctive du monde contemporain. La véritable
rupture en ce domaine est pourtant bien davantage à chercher au XIXe
siècle.
A la fin du XVIIIe
siècle, on marche encore souvent à pied pour aller d’un bourg à un autre. Il
faut plusieurs jours pour qu’une lettre parvienne à un destinataire habitant à 300 km de la
capitale. Avec l’invention du télégraphe, avec les câbles terrestres et
sous-marins, une information mettra moins de 24 heures pour relier Londres et
Bombay.
A cette capacité
révolutionnaire d’échanger des informations, s’ajoute le développement de
moyens de transport terrestre ou maritime que sont le chemin de fer puis le
bateau à vapeur, qui permettent aux marchandises et aux personnes d’accompagner
ces flux d’informations. Avec le bateau frigorifique, dans le dernier quart du
XIXe siècle, on peut importer en Europe du bœuf argentin congelé ou
du beurre néo-zélandais.
La marque de cette
facilité inédite de faire circuler marchandises et informations se retrouve dans les écarts de cours des matières
premières en différentes places. Au milieu du XIXe siècle, les
écarts entre les prix du blé affiché à Chicago, Londres ou Bombay sont encore
considérables, pouvant atteindre des différences de 50 %. En 1913, à la veille
de la Première Guerre mondiale qui vient clore cette première mondialisation,
les écarts de cours n’excèdent plus 10 ou 15 %, ce qui signifie à la fois que
l’on connaît en temps réel les cours cotés ailleurs, et que l’on peut envoyer
les marchandises là où elles sont chères à partir de là où elles sont bon
marché.
Pour prolonger la comparaison, il serait possible
d’ajouter que la mondialisation actuelle reste en retard sur celle du XIXe
siècle dans au moins deux dimensions essentielles : la globalisation
financière et les migrations internationales. En 1913, la City de Londres
exporte 50 % de l’épargne anglaise outre-mer. Dans le cas français, c’est un
quart de l’épargne nationale qui s’investit à l’étranger. Ce sont des chiffres
considérables qu’on est très loin d’atteindre aujourd’hui. Les historiens qui
se sont penchés sur les raisons du lent déclin britannique tout au long du XIXe
siècle imputent en partie celui-ci au biais de la City, qui lui fait préférer
un investissement outre-mer à un investissement domestique, privant ainsi
l’économie anglaise de la dynamique positive du réinvestissement des profits de
l’accumulation passée. Aucun pays émergent ne peut compter aujourd’hui sur des
flux de financement comparable à ceux dont ont bénéficié alors l’Argentine, le
Canada ou l’Australie.
Une autre dimension témoigne de l’avance de la
mondialisation d’hier sur celle d’aujourd’hui : les migrations
internationales. On vit aujourd’hui dans un monde où la mobilité des personnes
semble exceptionnelle. En 1913 pourtant, 10 % de la population mondiale est
constituée d’immigrés, au sens statistique simple de personnes qui résident
dans un pays qui n’est pas celui où ils sont nés. Le chiffre correspondant
n’est aujourd’hui que de 3 % de la population mondiale. Ce chiffre est
évidemment imposant en masse mais, relativement à la population terrestre, il
reste trois fois inférieur à celui du siècle précédent.
Un autre paramètre illustre l’écart qui subsiste entre
la mondialisation d’hier et celle d’aujourd’hui : le respect des contrats
ou de la propriété privée. A s’en tenir au Commonwealth, il est possible de
dire que l’intégration juridique hier était, elle aussi, en avance sur la
situation actuelle. Un contrat signé à Bombay avait la même valeur juridique
qu’un contrat signé à Londres. Dans la mesure où nombre d’économistes tiennent
que les ratés de la mondialisation aujourd’hui sont dus en partie aux risques
juridiques encourus par les firmes multinationales à l’étranger, on note une nouvelle fois une
intégration plus poussée au XIXe siècle.
De tous ces points de vue, qu’il s’agisse de la
globalisation financière, du respect des contrats, des mouvements de population
ou des ruptures introduites par les moyens de communication, tout montre que la
mondialisation du XIXe siècle n’a rien à envier à celle
d’aujourd’hui. Elle offre le laboratoire d’une mondialisation quasiment à
l’état pur, offrant à l’historien mais surtout aux hommes politiques le moyen
de juger de ses effets spontanés. Or le résultat est sans ambiguïté possible.
Elle s’est avérée tout simplement incapable de diffuser la prospérité des plus
riches vers les plus pauvres. C’est en effet à un formidable accroissement des
inégalités mondiales que l’on assiste au cours du XIXe siècle.
Source : Daniel Cohen, Trois leçons sur la société post-industrielle, Seuil, « La
République des Idées », 2006, p. 42-45.
•1917 : révolution russe
•1919 : les E.U. ne ratifient le
traité de Versailles
•1922 : fascisme en Italie
•1922-1924 : quotas migratoires aux
Etats-Unis
•1929 : krach de Wall Street
•1933 : nazisme en Allemagne
•1945 : modèle soviétique
•1949 : victoire communiste en Chine
•Années 50-60 : modèles de
développement autocentré (Brésil, Inde, Chine…).
•1991 : la chute de l’URSS, fin de
l’alternative communiste
Document 3 : évolution des logos de la firme Total
1954 (14 juillet)
1955
Source : Total
Document 4 de synthèse de la séance 1 (source : manuel Studyrama page 501)
+ complément
Les trois vagues de la mondialisation
source : Claude Manzagol, La mondialisation. Données, mécanismes et enjeux, A.Colin, 2003.
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